WilderSueden
14.06.2023 13:37:55
- #1
Oui et non. Dans l'ampleur prévue par la directive européenne sur les bâtiments, cela n'était certainement pas prévisible. Qu’on doive s’attendre à des investissements pour une vieille maison avec une mauvaise efficacité énergétique, d’accord, mais le propriétaire avait toujours le pouvoir de décision sur le "quand" et le "comment". Aujourd’hui, il y a une avalanche de délais et de réglementations légales, et le propriétaire est en fait devenu un simple exécutant qui doit tout mettre en œuvre docilement.
Je ne suis pas tout à fait de ton avis. La question du comment est en grande partie prévisible. Amener une maison des années 70 avec 300 kWh/m² dans les années 2020, que signifie cela ? Cela signifie : nouvelles fenêtres, isolation de la façade, des plafonds de la cave et de l’étage supérieur. Pour un grenier habité, une isolation de toiture signifie généralement une isolation par-dessus les chevrons et donc une nouvelle couverture, car les anciens chevrons sont trop fins pour une isolation entre chevrons selon les normes actuelles et rarement quelqu’un veut perdre de la hauteur sous plafond… Tout cela est clair, même sans prescriptions concrètes. La majeure partie des coûts sont engendrés par les travaux eux-mêmes. Les prescriptions ne modifient généralement que de quelques centimètres l’épaisseur précise de l’isolation.
La question du quand est aussi claire. La politique signe des accords pour réduire à partir de X, cela doit ensuite être appliqué en pratique. Avec 40 millions d’unités d’habitation et la part correspondante d’immeubles anciens non rénovés, il est tout à fait clair qu’on ne peut pas commencer dans 15 ans si l’on veut atteindre un certain objectif d’ici 2040, 2045 ou 2050.
La politique qui signe ces accords est, soit dit en passant, élue démocratiquement. À part l’AfD, tous les partis sont globalement en faveur de la réduction du CO2, et dans tous les sondages, une majorité de la population est encore pour. C’est seulement lorsque cet accord entraîne des conséquences concrètes dans la vie quotidienne que tout le monde s’y oppose et se raconte l’histoire de la politique méchante et du simple exécutant. Pour moi, c’est un cas classique de dissonance cognitive.