WilderSueden
17.06.2022 17:02:07
- #1
Sur ce sujet, je recommande le livre « Irrational Exuberance » (titre français « Irrationaler Überschwang ») de Robert Shiller. Même si toutes les bulles sont précédées d’une série de bonnes raisons et de facteurs favorables (par exemple des taux bas), les bulles sont toujours aussi un problème de comportement grégaire. À un moment donné, les facteurs favorables disparaissent, mais la tendance continue encore un peu. Après tout, beaucoup ne sont entrés que peu avant le sommet, et il y a toujours quelques-uns qui veulent encore entrer sur le marché. Et ce n’est que lorsque ces derniers ne peuvent plus entrer (par exemple parce que la banque ne voit plus la solvabilité à 3 % qu’elle avait à 1 %) que ça commence à s’effondrer. D’abord sur les marchés complètement surchauffés. Bien sûr, l’Allemagne n’est pas les États-Unis et l’immobilier est différent des actions. Quand une vente immobilière entraînerait une perte, on ne vend souvent pas du tout mais on attend simplement. Aux États-Unis en revanche, on peut remettre les clés à la banque et être libéré de sa dette. Là-bas les tendances à la baisse sont donc plus extrêmes.(Contexte : les spirales de hausse des prix ne vont que vers le haut dans tous les secteurs. Quelqu’un a dit que ça lui rappelait les tables de marché boursier en 2001)
Cela faisait probablement référence à l’éclatement de la bulle technologique vers 2001. Avant cela, l’ambiance était aussi très « ça ne peut que monter !!! ». Cela voulait sans doute dire qu’il faut être un peu prudent avec ce genre d’affirmations, car c’est à peu près ce qui se dit dans chaque bulle (voir aussi la bulle immobilière au Japon dans les années 90, ou les précurseurs de la plupart des krachs boursiers).
D’un autre côté… souvent il y a aussi une part de vérité sur une plus longue période. Le fait que les prix de l’immobilier « doivent » baisser, les gens le disent déjà depuis 10 ans. Que les taux d’intérêt aient maintenant vraiment atteint un minimum et ne puissent plus baisser, on le dit aussi d’ailleurs (Je me souviens d’une discussion vers 2011 en tant que stagiaire avec un collègue plus âgé qui venait de terminer sa construction… il avait aussi misé sur un taux fixe long pour cette raison, parce qu’on lui avait dit cela). C’est aussi la principale raison pour laquelle je roule les yeux quand aujourd’hui quelqu’un dit « c’était évident que les taux devaient augmenter !!!!! »
Avec le recul, on sait toujours mieux ;)