WilderSueden
14.06.2023 16:10:42
- #1
Celui qui achète une maison des années 70 et veut la mettre au niveau énergétique des maisons à haute efficacité énergétique d’aujourd’hui, se voit en fait dire en substance par le conseiller en énergie qu’il peut le faire pour sa conscience écologique, mais que cela ne sera pas rentable financièrement, même avec les subventions. La moyenne des bâtiments résidentiels en Allemagne a une consommation d’environ 150 kWh/(m2a) et se situe dans la classe E (Source : Verbraucherzentrale). On peut peut-être encore attendre cela comme référence de l’acheteur d’un bien immobilier ancien, mais certainement pas le saut de la passoire énergétique à la modernité énergétique.
Ce n’est apparemment pas si absurde. Nordanney modernise aussi sa maison des années 60 et je doute qu’il y mette de l’argent par simple passion. J’ai aussi délibérément omis un chiffre précis à cet endroit. Il est clair que le grand saut est celui de 300 à 80 kWh et que chaque optimisation supplémentaire a un rapport coût-bénéfice de plus en plus défavorable. Mais les coûts ne sont pas non plus proportionnels.
D’ailleurs, se baser sur des moyennes ne fait pas avancer. Celui qui isole la façade ne s’arrêtera pas à 6 cm parce qu’il aura atteint la moyenne de tous les bâtiments, mais mettra plus de matériau. Le travail de collage et d’enduit reste le même, que ce soit pour 6 cm ou 16 cm d’isolation.
Jusqu’à présent, la politique énergétique était plutôt nébuleuse. Peu de gens savaient quelle était la meilleure solution pour leur maison ni combien coûteraient en tout les mesures à prendre. Ce n’est que maintenant, alors que le brouillard se dissipe et que les gens prennent conscience des exigences légales, du marché et des possibilités techniques, qu’ils discutent avec des artisans, demandent des devis, etc., que la réalité leur saute aux yeux : ils ne s’en sortiront pas avec seulement quelques milliers d’euros.
Je peux partiellement comprendre cela et j’ai peu de compréhension pour les va-et-vient en politique, alors qu’une pression temporelle artificielle est créée (avant la pause estivale, à partir de 2024…). Ce qui me dérange aussi, c’est la focalisation trop forte sur la production de chaleur au lieu de l’enveloppe du bâtiment.
Mais si on regarde l’objectif ultime, la neutralité carbone dans 20-30 ans, il devrait être clair pour tout le monde que ce ne sera pas atteint avec quelques petites améliorations. C’est un effort de force pour tout le pays. Cela fait longtemps que c’est clair, pour qui voulait l’entendre.
Et sur les décisions démocratiques, juste un point. Une grande partie des Allemands rejette la loi sur l’énergie des bâtiments (76%).
Bien sûr. Tant que c’est abstrait et concerne « plus de protection climatique », tout le monde est d’accord. Dès que cela touche leur portefeuille, tout le monde pense que quelqu’un d’autre devrait payer. C’est la dissonance cognitive et le principe de saint Florian. C’est le cas pour toutes les mesures concrètes proposées jusqu’à présent. Que ce soit les parcs éoliens ou les lignes électriques à proximité, moins de voiture ou d’avion, conduire des voitures économes, isoler les maisons,…
Seule la photovoltaïque sur sa propre toiture semble susciter l’approbation. Du moins tant que la facture relative à la rémunération de l’injection n’est pas spécifiquement mentionnée comme une redevance de la loi sur les énergies renouvelables.