chand1986
05.08.2022 07:18:39
- #1
J’aimerais savoir ce que les services secrets russes et américains savent/avaient su, et dont nous ne sommes pas informés. Mon impression a toujours été qu’il se passait/se passe quelque chose en coulisses qui nous est inconnu, mais qui serait important, selon moi, pour évaluer la situation. Il se peut que ce soit effectivement aussi simple que la Russie soit l’agresseur ; mais, à mon avis, il n’est pas exclu que d’autres « fauteurs de guerre » soient impliqués ou aient poussé la situation. Il me manque une croyance fondamentale que nous/le monde occidental sommes les « gentils », la liste des guerres d’agression menées ou provoquées/parrainées par « nous » ou auxquelles nous avons participé est trop longue... même si je suis plutôt naïf, je deviens méfiant quand le côté des « gentils » profite si nettement. Le monde devrait alors être un meilleur endroit si les « gentils » en bénéficiaient, c’est-à-dire les pays qui gagnent (par hasard ?) beaucoup d’argent avec cette guerre ou d’autres guerres... et cela depuis longtemps.
« Gentil » ?
Cela n’a jamais été une catégorie réelle en politique mondiale, c’est un concept marketing pour la politique mondiale.
1) Il y a des États dans le monde qui veulent, grossièrement, respecter un ordre mondial fondé sur des règles, les règles étant négociées à l’international sous la direction des États-Unis.
2) Puis il y a des États qui veulent surtout imposer leurs propres intérêts par leur propre force et qui considèrent la guerre comme un moyen d’y parvenir.
Les États-Unis eux-mêmes réclament un monde comme dans le cas 1), mais sont aussi prêts, de temps en temps, à agir comme dans le cas 2) lorsque leurs intérêts propres sont trop gravement touchés. Cela vide donc en partie de leur substance les conceptions juridiques de la communauté de ceux qui se sont engagés à respecter l’ordre mondial fondé sur des règles.
L’Ukraine voulait/veut rejoindre les États du cas 1), le voisin russe appartient au cas 2). Depuis au plus tard 2014, il y a déjà une guerre, car des séparatistes veulent ardemment séparer l’est de l’Ukraine par la violence, y compris par la force armée, pour le rattacher à la Russie. L’Ukraine a elle-même répondu également par la force pour vaincre les séparatistes.
Maintenant, il existe des centaines d’histoires sur qui a fait quoi, quand et pourquoi, dans quel but exactement. Chaque camp présente dans les récits qu’il raconte lui-même comme « les gentils ». Du marketing, en somme.
Le fait est qu’en janvier, avant le début du conflit majeur actuel, des troupes russes ont été mises en mouvement, cela a été signalé par les services secrets américains et donc aussi connu des gouvernements européens.
Puis la Russie est entrée en Ukraine ; Poutine s’est fondé sur l’article 51 de la Charte des Nations Unies pour présenter une « opération spéciale » destinée à protéger/sauver les séparatistes russophones. On voit maintenant à quel point c’est crédible.
En fin de compte, l’invasion a été une violation de toutes les règles du cas 1), y compris celles que la Russie avait autrefois promis de respecter. Le monde ne reconnaît pas l’argumentation fondée sur l’article 51.
La Russie pratique une géopolitique du cas 2), parce qu’elle le peut. Les références au fait que les États-Unis agissent de la même façon sont selon le point de vue du whataboutisme ou justifiées. Le fait est que la Russie, en tant qu’agresseur, a attaqué un autre État en Europe et qu’il faut voir si et comment on y réagit. C’est précisément ce qui se passe, bien sûr de nouveau parsemé d’intérêts multiples.