pagoni2020
04.07.2020 00:18:23
- #1
Et c’est aussi le point décisif que, selon moi, tu ignores un peu dans ta rétrospective sur trois générations. Les activités professionnelles décrites à l’époque n’étaient certainement pas celles des 15-20 % les plus hauts revenus. Mais aujourd’hui, ce sont (à quelques exceptions près) les seuls qui peuvent mener à bien un projet de construction neuve « par leur propre travail manuel ». Aujourd’hui, il n’est plus possible, même par renoncement, de lancer une construction neuve à 500 000 €, si l’on ne dispose pas d’un certain revenu et idéalement de capitaux.
Un autre point est – il y a 60 ans, il n’y avait qu’une seule direction – vers le haut, ça allait toujours mieux et c’était ressenti ainsi. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Bien sûr, on obtient des gadgets très bon marché, mais le degré de saturation est aussi très élevé à ce niveau. Un drone coûte 100 euros. Les téléphones portables font tout et ne coûtent plus rien. Tu as plus de contenus en streaming que tu ne pourrais en regarder en trois vies. Mais le sentiment que tout s’améliore n’existe certainement plus. Tout devient plus cher, et le nombre de ceux qui peuvent encore suivre devient de plus en plus petit. C’est aussi et surtout vrai dans la construction de maisons.
Quelles trois générations ?? Ça s’est passé DANS MA VIE ou vas-tu naître seulement ? Je ne dis pas que c’est facile aujourd’hui, mais probablement personne dans ce forum (moi y compris) ne serait prêt aujourd’hui à construire une habitation simple dans ces conditions (le comparatif ne tient donc pas, je ne me souviens pas très bien quel était notre « standard » à l’époque).
À l’époque, il ne suffisait pas non plus seulement de renoncer à certaines choses. On décidait de vivre en famille élargie, on donnait des promesses de soins (qu’on tenait souvent) et on travaillait dur, à s’en casser le dos. Comme je l’ai dit, nous habitions dans une moitié de maison jumelée neuve simple de 90 m² avec deux familles et un bûcheron au sous-sol comme sous-locataire. Ce n’était possible que ainsi, et avec une semaine de travail probable de 60-70 heures de mon père. Une chambre individuelle ?? Une salle de bain pour tous ! Oui, on pouvait s’offrir ce standard avec beaucoup de travail. Aujourd’hui, presque tout le monde peut se le permettre, mais ici on parle de belles maisons individuelles avec de jolis jardins, etc. À mon avis, nous n’étions pas mal lotis, mais nous n’avions pas de chauffage central, pas d’isolation dans les pièces à l’étage, etc. Je ne me plains pas, c’était une bonne époque pour nous.
Mais je suis reconnaissant que ce soit différent aujourd’hui. Bien sûr, je te donne aussi raison que de moins en moins peuvent se le permettre, et que le fossé, comme on le sait, se creuse.
Mais d’EXPÉRIENCE PERSONNELLE et d’après une série de personnes de mon âge, je peux te dire qu’on se léchait les doigts pour quelque chose comme ce qu’on a aujourd’hui, et que, heureusement, on ne connaissait pas ça.
Aujourd’hui, je préfère vivre ainsi et mes parents disaient souvent qu’ils sont contents que les choses se soient améliorées ainsi.
Je comprends ce que tu veux me dire ; mais je ne peux pas être d’accord que c’était plus facile autrefois de construire une maison, car alors on parle de choses totalement différentes.
Si aujourd’hui tu construis une simple maison de 90 m² sans aucun confort et que tu travailles soir et week-end pendant deux ans sur le chantier avec ta famille (et les deux années suivantes sur le chantier d’un cousin, etc.), et que tu sous-loues ensuite la moitié des 90 m² à des membres de la famille et à des travailleurs saisonniers… ALORS presque tout le monde peut de nouveau se permettre une maison. Car c’est justement ce à quoi il ne faut pas comparer et non à la maison clé en main Erika de 130 m² avec terrasse.
Je comprends parfaitement tes arguments, mais ce comparatif avec ma vie ne tient pas.
Et… tu dis que ça allait toujours vers le haut depuis 60 ans ? Mais il y a eu d’abord 20 ans très bas pour beaucoup de gens, et quand je regarde autour de moi aujourd’hui, je n’ai pas l’impression que la majorité soit de nouveau en bas quelque part. Nous piétinons tous dans la consommation, toi et moi autant que d’autres, même si certains vont mieux. Je crois que tu ou d’autres ont ce sentiment que c’est pire ou que ça va l’être ; néanmoins, tu devrais être heureux de ne pas être né dans la génération de mes parents.