pagoni2020
06.05.2021 11:31:30
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On peut aussi exagérer avec l’indépendance imposée. Je ne vois absolument rien de répréhensible à soutenir ses propres enfants. En général, on a aussi soi-même bénéficié de ce soutien auparavant.
Si on n’a pas la possibilité, d’accord. Mais alors, il ne faut pas non plus pointer du doigt d’autres parents en disant qu’ils élèveraient des enfants absolument dépendants.
"Imposé" est généralement une approche moins judicieuse, dans tous les cas, et personne ne devrait/vouloir montrer du doigt, ce n’est en tout cas pas ce que je veux dire.
Je partage simplement ici mes nombreuses expériences, également personnelles, avec des jeunes. Cela peut paraître parfois un peu rude, mais c’est exactement le contraire, car souvent les jeunes ont des difficultés dans la vie lorsque le soutien habituel et confortable (pas seulement financier) disparaît.
Un adolescent qui est toujours conscient d’une sorte de "protection totale" en arrière-plan court, à mon avis, au moins le risque de ne pas réfléchir suffisamment profondément à certaines choses nécessaires qui finiront pourtant par se présenter à lui. Ce n’est pas parce que je le dis que je me prends comme exemple exemplaire ; plutôt au contraire ; néanmoins, c’est ma conviction issue de mon expérience.
Ce n’est évidemment pas répréhensible, je veux juste dire que sur le long terme, pour la vie d’un jeune, "moins c’est souvent plus" peut être vrai et si on veut faciliter la vie des jeunes, on peut inconsciemment aussi les freiner ou les bloquer. Je travaille souvent aussi avec des jeunes qui ont du mal à maintenir par eux-mêmes le niveau de vie ou le luxe auquel ils étaient habitués dans leur jeunesse ; les reculs ressentis sont souvent difficiles à supporter.
La question est jusqu’à quand on les soutient. Jusqu’à la fin de la scolarité - à mon avis, en tout cas. Un jeune de 15 ou 16 ans en apprentissage en entreprise - je pense encore également (bien qu’il serait déjà légitime de lui demander de participer aux dépenses du ménage). Un étudiant de 27 ans qui étudie depuis longtemps - j’ai des doutes que cela lui fasse du bien... Avec le recul, je dois dire pour mon propre développement que j’ai été soutenu trop longtemps (jusqu’à 27 ans précisément). Je n’ai vraiment démarré que lorsque mon père n’a plus pu me soutenir. À l’époque, je trouvais cela bien sûr pénible, mais aujourd’hui je peux dire que j’avais besoin de ce plongeon dans l’eau froide pour enfin apprendre à nager. Et même apprendre que ça me plaisait.
C’est précisément ce "phénomène" décrit par que je voulais illustrer, justement parce que je l’ai aussi vécu de manière très variée ET avec mes propres enfants ; peut-être que je n’avais pas trouvé les mots justes :D. Au moment où, pour des raisons privées, nous n’avons plus pu aider financièrement, le déclic s’est clairement produit chez les jeunes, même si cela m’a fait très mal moi-même de ne pas pouvoir les aider comme c’était plutôt habituel chez leurs amis. Avec le recul, eux aussi en sont conscients, ce n’est donc pas uniquement venant de moi.