pagoni2020
02.04.2021 10:18:22
- #1
OT : Je me souviens d’une réunion de parents extraordinaire convoquée il y a de nombreuses années, parce qu’un groupe de 10 élèves perturbait sans cesse le cours de manière massive. Après l’exposé du professeur principal, je lui ai demandé, en sachant que mon gamin pourrait bien faire partie de ce groupe, QUI étaient les élèves qu’il avait nommés, afin que nous, parents, le sachions aussi et puissions agir ensemble. On ne peut pas enfermer quelqu’un à la maison par solidarité familiale sans savoir s’il fait vraiment partie de la bande. Mais il ne voulait le dire ni devant les parents ni même en entretien privé. Pourtant, il n’arrêtait pas de menacer ce groupe avec des mesures très sévères. Il s’agissait d’environ 10 élèves sur 28. Soudain, un parent après l’autre s’est exprimé pour rapporter l’innocence de son propre enfant et expliquer à quel point il se sentait perturbé par ce groupe, ce qui l’empêchait de faire de meilleures performances. Ces parents rapportaient unanimement combien leur gamin se sentait perturbé par ce groupe... c’était déchirant :D Quand le 27e parent a exprimé de la même manière une opinion positive sur son enfant, je me suis levé à nouveau, j’ai souligné ma faiblesse en mathématiques, mais j’ai constaté qu’apparemment une partie de nous, parents, doit avoir une perception “rêveuse” quand 27 sur 28 affirment que leurs enfants ne peuvent être que des anges ; un peu de mathématiques m’était donc resté en tête. Certains parents se trompent donc à ce sujet ou le professeur là-bas ment quand il a nommé 10 élèves. C’est exactement ce que je constate de plus en plus : il n’y a chez les enfants que des modèles Einstein ou des gagnants. Il n’y a plus de deuxième, ni de troisième, comme les parents ne parlent plus que d’études supérieures, un apprentissage ne vient même plus à l’idée de la plupart. Le problème, d’abord, ce sont NOUS, les parents, mais comme il est facile de rejeter ses propres lacunes sur l’école, l’université, l’entreprise de formation, l’employeur, le voisin ou le conjoint, au lieu de prendre son propre balai en main. À mon avis, cela exerce une pression immense sur les enfants, afin qu’ils répondent à l’image irréaliste que leurs parents se font d’eux. Mais où sont donc tous ces Einstein ? Je ne les vois pas en si grand nombre. Pour moi, à l’époque, cela aurait été plus “normal” si mon gamin en avait fait partie ; je trouve même ridicule et souvent embarrassant de voir les parents s’accrocher à la conviction que leur enfant est particulièrement éclairé ; pour moi, il suffisait que les miens se développent à peu près “normalement” et ne fassent que des bêtises qu’ils pourront corriger eux-mêmes dans la vie. Cette histoire est encore aujourd’hui, 20 ans plus tard, une blague récurrente avec mes enfants ; quand mon fils a entendu les noms des parents dont les enfants sont censés être éclairés ou bien sûr les meilleurs/intelligents, il s’est tenu le ventre de rire.