L’architecte va probablement aussi recevoir un petit coup au cœur quand il apprendra qu’il ne peut pas planifier n’importe comment une villa design à toit plat dans la pente.
Les architectes devraient s’acheter eux-mêmes des terrains pour leurs rêves.
Je ne comprends pas pourquoi les constructeurs de toits en croupe sont toujours autant critiqués. Si on met de côté les budgets, c’est avant tout une question de goût. Par exemple, je préférerais l’aspect d’une villa urbaine basique à celui d’une maison Bauhaus à toit plat conçue par un architecte,
Le toit en croupe est tellement répandu et construit partout que même le dernier idiot construit maintenant une maison de ville avec un toit en croupe. Beaucoup (moi y compris) n’en peuvent plus de le voir et il existe déjà des quartiers entiers qui ressemblent à une aire de jeu pour cubes à cause de cela.
Un architecte cultivé ne voudra pas reproduire une pâle copie de l’ère "Bauhaus rencontre fin des années soixante"; et personnellement, je préférerais toujours une villa urbaine à une villa “Anstatt”. C’est probablement l’un des plus vieux débats esthétiques, à savoir si ne pas avoir de goût peut être une question de goût.
Ce qui est construit à outrance par les "derniers idiots" peut être techniquement correctement qualifié de "toit en croupe" – cela dit, c’est un mensonge d’étiquette d’utiliser le terme toits en croupe en pierre traditionnels pour ces toits en croupe “modernes” façon micro-ondes. Ce ne sont en fait pas des toits, ce sont des couvercles.
Un toit "appartient" à une charpente, mais la "modernité" transforme la charpente en un pouf. Les pyramides compactes fabriquées à partir de fermes portent mathématiquement les mêmes noms, mais la grâce des toits en croupe ou en tente “originaux” a disparu en chemin.
Que le design instantané laisse un arrière-goût fade est sans doute dans la nature même du “produit en série”.
Par contre, une villa urbaine plutôt rectangulaire avec une oriel, qui allège un peu l’aspect, je trouve ça intemporellement beau.
De bonnes proportions n’ont pas besoin de semelles compensées ni de soutiens-gorge push-up. Les oriels sont malheureusement souvent utilisés comme des éléments de style Disney. Mais je suis déjà content quand on ne les associe qu’avec "ou", et pas encore avec "et", les smokey eyes ou les habillages losanges. Les “zones de contraste” rouge carmin ont heureusement déjà disparu de la mode.
Regarde par exemple ici :
C’est individuel et je trouve ça vraiment super.
C’est effectivement une maison qui me plaît assez dans le cadre de “l’offre actuelle”. Malheureusement, là aussi la réalisation est en deçà du potentiel originel (du “look industriel”), car il aurait fallu des fenêtres à châssis acier. Les profilés en plastique – et c’est un cas rare où je le dis sans être fan d’aluminium – diluent malheureusement ce concept vers du “plastique”.
J’ai moi-même un toit en croupe – mais aujourd’hui, je ne le referais pas comme ça.
Pourquoi ? Raconte…
Un toit en croupe et “villa urbaine” ne doivent d’ailleurs pas nécessairement être de mauvais goût, même sans que l’architecte ne fasse de grand design dessus, un bel exemple dans le forum nous vient de .
Pourquoi exactement ? Le toit en croupe est-il tellement plus cher que le toit à deux pans ? Parle-t-on d’un facteur 1,5 ou 2 ?
Le toit en croupe a quatre arêtes, alors que le toit à deux pans a des pignons sur lesquels reposent les chevrons. Pour un “vrai” toit en croupe (avec faîte, donc pas un toit en tente), il y a encore une dimension de complexité supplémentaire, mais sur une base rectangulaire, ça tourne plutôt autour d’un facteur 1,3. Le facteur 2 peut être atteint (ou même dépassé) si des avancées et enfoncements dans le plan de base plient la couverture du toit et lui donnent d’autres arêtes. Pour un "couvercle" de ferme au lieu d’un toit honorable, le supplément tarifaire du toit en tente par rapport au toit à deux pans reste toutefois à peu près marginal.