Bon, avec 25 ans, peu de gens construisent aussi. Il faut économiser plusieurs années.
C’est en soi correct – mais comme hampshire l’a déjà dit – les coûts de construction et fonciers ont augmenté ces dernières années bien plus vite que les revenus. Une maison "typique" à 350 000 € par un entrepreneur général pourrait ainsi être proposée l’année prochaine dans la liste des prix avec une hausse de 5 %. 17 500 € de coûts supplémentaires, c’est-à-dire que le "taux d’épargne" doit s’élever à près de 1500 € par mois rien que pour compenser l’inflation. Supposons que le futur constructeur possède au moins un terrain. Pour constituer des fonds propres, nécessaires pour obtenir un prêt immobilier à des conditions d’intérêt raisonnables, il faudrait économiser au moins 2000 €/mois. "Net", cela donne alors un avantage ridicule de 6000 € de capitaux propres par an. Il faut alors atteindre un ratio d’endettement adapté. Cela montre à mon avis clairement que nous parlons bien ici d’une bulle. Le cercle des acteurs potentiels diminue d’année en année.
Dans le même temps, la commune ne laissera pas passer cette excellente situation du marché (à laquelle elle est bien sûr totalement innocente…), c’est-à-dire qu’elle continuera à augmenter les prix des terrains.
Puisque ce schéma apparaît partout, les arguments sur les serruriers avec 6000 €/mois ne servent à rien. Ils ne sont tout simplement pas si fréquents, et pas répartis équitablement selon les régions. La fin viendra lorsque le cercle des acheteurs potentiels sera épuisé et que les véritables facilitateurs du jeu couperont le robinet – les banques.
Car les "hausse des prix" dans la construction ne sont pas "réels", c’est-à-dire liés à une inflation générale de la société, mais des effets spéciaux – on prélève la crème. Une maison de 2015 vaut aujourd’hui 2020 chez un entrepreneur général pratiquement la même chose – pourquoi devrait-elle alors coûter 25 % de plus ? Et du point de vue de la banque – vais-je vraiment réaliser un écart si important lors d’une saisie immobilière pour un bâtiment identique ? Ou y a-t-il simplement trop de marge, de sorte que ce sont des prix de passionnés ?
Les récentes restrictions dans l’accord de crédit sur le prêt hypothécaire en disent long. Les banques voient également le risque, et tant que l’emprunteur paie la bulle avec ses propres fonds, il est encore dans la course. Avoir un bon revenu ne suffit pas – il faut encore pouvoir brûler l’héritage de grand-mère dans la cheminée pour rester dans la course… ;)
Le problème, c’est que l’héritage de grand-mère doit aussi être acheté un jour au prix souhaité – là, c’est pareil…