Je suis sûr que l'entrepreneur principal trouverait quelque chose devant le tribunal en cas de besoin. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas envie de dévoiler sa calcul sans pression qu’il n’a rien en main – ou qu’aucune idée ne vient à lui ou à son avocat.
Il ne peut pas le choisir. Personne d'autre que lui ne demande ici l'ajustement des prix (selon l'article 313 du Code de la construction ou sur quelle autre base devrait-il se fonder ?), donc la charge de la preuve des coûts augmentés lui incombe également. S’il ne veut pas dévoiler ses cartes, il ne lui reste qu’à retirer sa demande d’augmentation du prix (ou à choisir l’option de la résiliation du contrat de construction – mais pour cela aussi, il doit prouver la perturbation de la base contractuelle et ne pas se contenter de l’affirmer). Le risque du maître d’ouvrage réside donc dans le fait que l’entrepreneur principal opte pour la résiliation – mais dans ce cas, je considère que le maître d’ouvrage ne rencontrera aucun problème, car, si je me souviens bien, il n’a pas encore présenté la différence entre la valeur réelle de l’état d’avancement des travaux atteint et sa représentation approximative par sa traduction forfaitaire dans le plan de paiement comme étant significative et serait prêt à se débrouiller lui-même à l’avenir. Son risque serait donc nul dès que l’entrepreneur principal déclare choisir l’option de la résiliation. On peut alors fixer un délai à l’entrepreneur principal et, à l’expiration infructueuse de celui-ci, envisager la résiliation de sa part selon l’article 648 du Code de la construction. Je ne vois rien dans cette affaire qui dépende de l’ingéniosité d’un avocat ou de l’humeur du juge. Le Code de la construction contient à ce sujet des articles agréablement courts ;-)
Et cette façon de voir qui agace aussi, comme si l’entrepreneur pouvait bien renoncer à quelques euros de profit… c’est une vision déconnectée de la réalité, je veux mon salaire mensuel, en totalité, et ne pas renoncer à une partie parce que le client ne veut pas payer le prix plein.
Le client paie bien le prix plein, simplement pas un prix encore plus élevé. Et l’entrepreneur a le libre choix de jouer la carte "augmentation prouvée" ou la carte "résiliation" de l’article 313 du Code de la construction, s’il ne veut pas utiliser sa marge pour un risque de hausse des prix supérieur aux attentes.
Les deux parties au contrat ont commis des erreurs, mais les deux peuvent aussi s’entendre ou se séparer. Un contrat de construction n’est pas conclu devant Dieu, l’homme peut y mettre fin :)