Réduis le remboursement à 2 %, et ce seront déjà 500 € de moins par mois. C'est beaucoup d'argent. Et après 25 ans, il ne reste "que" 150 000 € de dettes. Mais quelle valeur ont ces dettes après 25 ans ?
Exactement. Notre mensualité est conçue de manière à ce qu’un seul revenu suffise, sans faire exploser le financement, et qu’on puisse encore vivre « bien »/OK. Mais cela demande également un plan sur plus de 40 ans. Mon avantage, c’est que ma femme a 6 ans de moins, et qu’elle devra ensuite me soutenir. Il ne m’est jamais venu à l’idée de faire dépendre le financement de mon départ à la retraite.
Il n’y a pas de juste ou de faux. Chacun doit savoir pour soi. Qui veut encore rembourser une maison à 75 ans, avoir bien vécu jusque-là et laisser quelque chose aux enfants, bravo, je préfère prendre une autre voie.
Exactement. Il n’y a pas de juste ou de faux. Je veux juste montrer une alternative au lecteur naïf, qui a grandi avec des vertus prussiennes.
Le fait de rembourser à 75 ans est un bon exemple. Jouons un peu à ce jeu de simulation.
Les enfants devraient avoir 35 ans à ce moment-là, être indépendants et surtout avoir terminé leurs études. Supposons que nous ayons financé 500 000 € sur 40 ans et qu’on divise bêtement et à tort les 500 par 40. On arrive à 12 500 € par an. Je sais qu’avec les intérêts c’est plus, mais tant pis. Avec réparations etc., il devrait rester au maximum 50 000 € de dettes dans le pire des cas absolu.
À 75 ans, j’espère encore vivre 10 ans. Cela signifie que mes enfants n’auraient accès à la maison qu’à 45 ans. La probabilité qu’ils aient précisément besoin de cette maison me paraît très faible. Pour l’héritage, elle devrait donc être vendue au moins, ou un enfant devrait racheter la part de l’autre. Même si je mourais à 75 ans, la maison devrait avoir conservé sa valeur initiale de 500 000 €, grâce à l’appréciation générale du terrain ou à l’inflation. 450 000 € d’avoir devraient ainsi être constitués.
Je suis très reconnaissant que mes parents aient vendu leur maison il y a deux ans à cause d’un déménagement professionnel. D’une part, cela ne m’intéresse pas du tout de vivre un jour dans ce village. Ma sœur, oui, mais pour elle ce serait un défi de me racheter. La maison aurait donc probablement été vendue. Que ce soit au final pour 250 k, 300 ou 350 k, cela m’est « égal », puisque je n’ai pas besoin de cet argent et ne l’ai jamais comptabilisé. Dans ma jeunesse, j’aurais eu besoin et surtout urgemment besoin de cet argent – à 45+, c’est plutôt un remboursement anticipé bienvenu ou une nouvelle voiture etc.
Ce que je veux dire, et cela devrait être visible entre les lignes, c’est que pour la maison payée à la vente de mes parents, je suis venu au maximum en vacances de randonnée en Eifel pendant 10 ans dans ma jeunesse. Mes parents n’étaient pas pauvres avec leur maison et à la campagne, mais ils ont beaucoup peiné pour chaque voyage scolaire, les livres ou un nouvel ordinateur etc. Et j’avais des loisirs peu coûteux, ski, VTT ou autres loisirs matériellement intensifs qu’ils ne pouvaient pas se permettre à cause des mensualités.
Maintenant me voilà, jouant la montre à cause de la situation actuelle des taux, et je veux offrir plus à mes enfants. Je ne dis pas que l’Eifel est pourrie, mais il devrait aussi y avoir de temps en temps la Bavière ou le (Sud-)Tyrol.
Le patrimoine va de toute façon croître, qu’il soit remboursé ou pas. Tant que je ne rends pas l’âme à la retraite, personne n’héritera de dettes. Même si c’était le cas, le solde entre le reste du crédit et la valeur de la maison devrait toujours être positif. Je ne vois aucun grand avantage à être sans dettes à la cinquantaine, car je peux encore faire du vélo en montagne sans e-bike. Maintenant, je peux encore descendre la montagne sans fracture du bassin et avec une bonne vitesse. Plus tard, qui sait ?