Bonjour :)
Donc, je ne trouve pas la nue-propriété inhabituelle. Je connais cela dans de nombreuses familles où l’héritage total dépasse 400 000 € par enfant...
Différence juridique entre usufruit et droit d’habitation :
- Avec le droit d’habitation, les titulaires ont le droit d’habiter dans l’appartement. Dès qu’ils quittent ce logement pendant une durée X (habituellement 6 mois), ce droit d’habitation prend fin. Le bénéficiaire peut faire ce qu’il veut avec l’appartement.
- Avec l’usufruit, l’usufruitier reste le propriétaire économique. C’est-à-dire qu’il peut louer l’appartement et percevoir les loyers, par exemple plus tard pour la maison de retraite. Seule la vente est interdite au bénéficiaire. Cela revient au propriétaire, mais le droit d’usufruit subsiste et serait vendu avec le bien --> c’est pourquoi dit qu’un tel appartement n’est pas vendable et difficilement hypothéqué.
- Les deux droits sont à la fois notariés et inscrits au registre foncier. Les frais sont les mêmes dans les deux cas, ils sont déterminés en fonction de la valeur de l’objet donné.
Prenons un exemple fictif :
Valeur marchande de l’appartement 500 000 €, part du terrain 100 000 €, taux de rendement foncier 2 %,
revenu locatif de l’appartement 15 000 € (hypothèse basée sur la valeur), charges non récupérables 2 000 € --> revenu net 13 000 €/an,
âge du donateur 60 ans (F) --> facteur capital 13,871,
Valeur de rendement par an = revenu net - valeur terrain * taux de rendement foncier = 13 000 € - (100 000 € * 2 %) = 11 000 €
facteur capital = 13,871 --> valeur de l’usufruit = facteur capital * valeur de rendement = 11 000 € * 13,871 = 152 000 €
valeur de la donation = valeur marchande - valeur de l’usufruit = 500 000 € - 152 000 € = 348 000 €
On voit déjà que si la valeur de l’appartement est nettement plus élevée, la limite de 400 000 € n’est pas si loin. Les leviers sont le revenu net (plus il est élevé, mieux c’est pour la donation) et le taux de rendement foncier ou la part de terrain de l’appartement (plus ils sont bas, mieux c’est).
Si le bénéficiaire voulait maintenant contracter un prêt sur l’appartement, ce qui est possible en principe, la banque ne tiendrait compte que de la valeur de la donation diminuée de la 2ᵉ hypothèque au registre foncier et des difficultés en cas de vente aux enchères liées à l’usufruit. C’est-à-dire qu’il obtiendrait probablement un financement maximum d’environ 250 000 € à des taux relativement élevés.
Mais je suppose que les parents ne veulent pas que l’appartement soit hypothéqué. Un droit de rétractation en cas d’hypothèque serait possible. Cela signifie que les parents peuvent récupérer intégralement l’appartement. Dans ce cas, les frais de notaire et d’enregistrement foncier seraient à nouveau engagés, mais seulement si la rétractation intervient effectivement ! (On ne suppose pas forcément cela au sein de la famille).