Je comprends parfaitement que la meilleure chose soit bien sûr de mandater au moins jusqu’à la phase de performance 8, mais il faut aussi garder un œil sur les coûts et cette option coûterait sûrement 40 000 EUR, je pense.
Tu partages cette erreur de raisonnement avec des milliers d’autres maîtres d’ouvrage chaque année. Elle est si populaire parce qu’elle semble a priori logique. Et elle le reste (logique malheureusement pas, mais populaire), parce que d’une part, presque personne ne construit deux maisons pour, après analyse des résultats, conserver celle issue de la démarche la plus économique. Et d’autre part, parce que les personnes qui ont choisi la voie moins intelligente connaissent des personnes qui ont procédé de même et sont satisfaits du résultat. Pourtant, moi et beaucoup d’autres conseillers indépendants en construction sommes heureux pour les maîtres d’ouvrage à qui nous avons pu montrer à temps la voie plus intelligente.
Si tu lis mon plan de construction de maison, y compris les nouveaux « chapitres », tu vas bientôt comprendre qu’on ne peut pas seulement suivre ce chemin « comme ça et pas autrement », mais aussi le varier ou même le parcourir par morceaux. La « version par défaut » de mon plan de construction de maison est destinée à ceux qui voulaient de toute façon réserver les phases de performance 1 à 8 auprès d’un architecte. Ces lecteurs apprennent de mon concept « seulement »
1. la répartition du contrat d’architecte en trois tranches, et
2. l’astuce avec la phase de repos de la pâte et le réglage fin. Ceux qui auraient mandaté un architecte seulement jusqu’au permis de construire (donc phases de performance 1 à 4) apprennent en plus
3. la magie de l’outil de contrôle des coûts de la phase 5 et
4. (même s’ils veulent toujours omettre le module C et ne penser qu’à passer la mission de l’architecte des phases 1-4 aux phases 1-5), rien qu’avec ce stratagème à écarter de la liste des candidats les architectes dont met en garde.
Un signe non absolu, mais assez sûr, des architectes médiocres en respect du coût est leur limitation à la mission des phases 1 à 4.
Donc soit on renonce à une comparaison d’offres pour économiser les coûts, soit on dépense 40 000 EUR. À mon avis, il est douteux qu’après une comparaison d’offres on soit encore moins cher dans le package global ? Ou y a-t-il une autre possibilité que je ne vois peut-être pas ?
Si j’interprète correctement cette partie de ton erreur de raisonnement, tu crains que le chemin vers une comparaison des coûts plus précise génère des frais supplémentaires « honoraires » (assurés) qui effacent le succès éventuel d’une comparaison de prix. Mais, d’une part — même si je devrais t’accorder qu’au premier abord cela semble logique — c’est plutôt « l’inverse qui est vrai », et d’autre part il y a encore une autre erreur dans ce raisonnement. Et c’est par celle-ci que je commence : en effet, tu peux aussi engager ces prestations de conseil auprès de plusieurs autres conseillers indépendants / « parties aux intérêts du maître d’ouvrage » pour toi, en plus de l’architecte, et bien sûr aussi à d’autres conditions honoraires que celles classiques selon le tableau HOAI.
Mais même selon ce dernier je peux t’assurer que l’architecte vaut la peine dans la « grande » mission. Et ce, parce que l’architecte fait ses preuves dans la « deuxième mi-temps » (phases 5 à 8). Alors que la « première mi-temps » jusqu’au permis de construire constitue 27 points pourcentage de l’honoraire (« selon le tableau »), la deuxième en compte 71, et parmi ceux-ci, 25 points pour la phase 5 presque autant que toute la première mi-temps réunie. Quiconque ne lit pas plus loin à ce stade doit être effrayé et persuadé, oui bien sûr, que c’est horriblement cher, comme le héros dit joliment, « verni cher ».
Cependant, à ce moment du voyage il faut changer de lunettes : là où les 27 points pour les phases 1 à 4 étaient
des dépenses inévitables, les 46 points pour les phases 6 à 8 sont un
investissement, et les 25 points entre les deux pour la phase 5 sont même
autoporteurs.
Cela signifie pour toi que si tu ne te considères pas comme un gagneur plus que moyen, tu peux aussi suivre la meilleure voie en une variante : soit phases 1 à 3 (en deux tranches contractuelles !) avec l’architecte, phase 4 d’une façon que tu dois discuter individuellement avec un conseiller indépendant, phases 5 à 7 avec un spécialiste des appels d’offres, et phase 8 par exemple avec un expert en construction accompagnant.
Mais se faire rouler par un entrepreneur général par peur des coûts de comparaison d’offres serait en tout cas une erreur. Car une chose est certaine : de cette manière, l’entrepreneur général fait de tout ce qui se trouve au-dessus de ta signature un chèque en blanc. Il est encore meilleur là-dedans que pour empiler des pierres. Là-dessus, « Pronto Salvatore » pourrait apprendre quelque chose.
Je le compare à l’achat d’une voiture. Soit je me fais construire une voiture entièrement selon mes souhaits, soit je regarde quelques fabricants, me fais configurer une voiture et prends celle qui me plaît le plus et que je peux payer.
L’option de la « maison catalogue » est aussi dans de nombreux cas une bonne alternative, au moins pour une famille « normale » 2 adultes 2 enfants avec un terrain qui, selon la règle du sous-sol 11ant, n’exige pas de sous-sol. Et là aussi on peut demander conseil, notamment aussi à l’architecte — ce dernier n’est pas utile uniquement pour un projet individuel.