2.) Le contrat n'a pas encore été signé par moi, mais mon avocat dit que l'architecte peut me représenter même sans contrat signé ! [...]
2. : Justement un avocat pense qu'on peut donner une procuration à un architecte (!) oralement, c'est une blague de très mauvais goût et ce type est selon moi un cas pour une plainte auprès de son ordre. Il fait son travail apparemment aussi "soigneusement" que ton cousin.
3. : Dès la transmission de l'offre, un fax ou un recommandé aurait été de mise pour signaler qu'il semble y avoir des divergences sur votre relation de mandat. Ici, une réplique encore amicale mais claire aurait été conseillée.
4./5. : Tu aurais déjà dû réagir à la mise en demeure, y compris avec une déclaration de sauvegarde adressée au tribunal compétent des injonctions de payer. Plutôt que le cabinet le plus cher, il aurait été préférable d'en choisir quasiment n'importe quel autre, car les cabinets chers sont connus pour leur travail souvent médiocre avec des débutants employés, et en plus ils sont particulièrement peu motivés à cause des faibles montants en litige. Un ami commerçant décédé m'a dit un jour : si le cabinet Smith & Wesson ne fait pas bien le travail, alors il ira chez leurs confrères Heckler et Koch. Si tu peux réellement prouver que la charge de la preuve te revient (sans doute parce que tu as laissé faire et que tu es la défenderesse), alors va vite voir un avocat compétent.
Mais tu as aussi commis plusieurs manquements dont tu ne pourras plus te sortir par la prière. Dès les rendez-vous suivants après avoir dit vouloir encore vérifier le contrat, l’architecte peut être considéré comme implicitement mandaté (selon les conditions non contestées de son contrat, qui contient par ailleurs régulièrement la clause de procuration) ; d’autant plus avec toute acceptation ultérieure de ses prestations (y compris la transmission de l’offre).
Ni l’architecte ni le géomètre n’ont à connaître par cœur ton plan d’urbanisme ni à voir immédiatement si le projet de construction a une chance d’être approuvé. Cependant, c'est une tâche de la phase de prestation 1 selon la HOAI, correspondant à 2/98 de l’honoraire des phases 1 à 8. 18 000 EUR pour une phase de prestation 1 (où il y a régulièrement un mandat donné à un géomètre) est disproportionné. Il doit d’une part expliquer d’où vient ce montant d’honoraire – d’autre part, cette "obligation" est un "devrait" (conditionnel), parce que tu as attendu d’être défenderesse (et demanderesse en reconvention, ce qui justifie déjà l’avocat). Cela a entraîné un renversement de la charge de la preuve qui te revient désormais. En effet, l’architecte a comme "preuve" l’ébauche de contrat non contestée, tes visites ultérieures et ton silence même après la mise en demeure. S’il peut prouver que tu as bien reçu celle-ci, alors un accord à l’amiable serait dans ton intérêt. Y a-t-il eu au moins une audience de conciliation ? (pour ces broutilles, un juge n’ira presque jamais au procès si cela peut être évité).