11ant
26.09.2024 17:13:44
- #1
Alors dis-nous donc quelle était la taille prévue de l'extension. On pourra alors estimer les coûts de fabrication.
Oui, exactement - pour l'évaluation objective, la TE devrait montrer ici les plans du cousin.
Mon évaluation juridique - rappelons-le, un avis, pas un conseil juridique, je suis commerçant et non juriste - est la suivante :
Il y a une - je veux dire : "plus que" - différence immense, que l'on exprime un soupçon de fraude en tant que victime présumée, ou comme défenderesse et demandeuse reconventionnelle d’un prétendu honoraire dû.
La TE a consulté un architecte et a reçu de lui un projet de contrat qu’elle voulait faire examiner. Lorsqu’elle est retournée chez cet architecte sans émettre de réserves sur le projet de contrat, ce dernier a pu considérer qu’une mission tacite était engagée selon le projet de contrat non contesté. Les contrats d’architectes contiennent régulièrement une clause de procuration, car il faut généralement sous-traiter des géomètres, des ingénieurs structure, et autres.
Lorsque, après un silence éternel - probablement aussi à la suite d’une injonction de payer - un procès arrive, la première étape est la signification d’une assignation. L’avocat demande alors régulièrement la même chose que le juge, à savoir : « plaidez-vous non coupable ? » et vérifie ensuite avec quelles preuves les contre-arguments peuvent être étayés.
Même sans être spécialiste en droit de la construction ou des architectes, il doit pouvoir reconnaître qu’une prétention excessive est en jeu, mais aussi que sa cliente s’est continuellement comportée imprudemment. Pour de tels cas, tout manuel « quand je serai grand, je serai avocat » recommande de proposer à la cliente une transaction, et au moins de contester le montant de la prétention. Même un ancien stagiaire aurait dû expliquer rapidement à la cliente pourquoi sa stratégie « le géomètre n’a probablement jamais été sur place » (si cela était vraiment nécessaire) aurait dû être portée dans une dénonciation tardive de soupçon de fraude aurait eu sa place, mais ne réussit pas comme tentative de défense dans la contestation de l’honoraire.
Ce qui reste, c’est la disparité, aussi surprenante pour un « juge de tribunal d’instance commercial » que je qualifierai, entre le montant de la prétention honoraires à constater et la prestation qui la justifie. Cette prétention sera déjà vraisemblablement expliquée dans l’injonction de payer, au plus tard dans l’assignation. L’avocat peut s’appuyer là-dessus, car l’architecte ne peut absolument pas être allé au-delà de la phase 4, donc une "extension" devrait être en verre de Murano si sa planification jusqu’ici justifiait 18 000 euros d’honoraires.
Le juge de tribunal d’instance (ah non, pour 18 k€, c’est déjà un juge de tribunal régional en première instance) reconnaîtra dans le dossier qu’il doit encore jouer au juge parce que les parties ne se sont pas entendues auparavant. En règle générale suit alors une convocation d’abord à une « audience de conciliation suivie en cas d’échec de l’entrée en procédure principale ». Ici, l’avocat de la TE aura déjà dû dire que c’est un avertissement du genre : « si cela ne doit pas coûter cher, nous faisons plutôt une offre de transaction avant ou au plus tard au début de l’audience ». L’avocat, avec en tête le RAG et le Code des frais de justice et de notaire, propose alors « 5 k€ », recommandation à laquelle tout collègue intelligent de la partie adverse s'alignera. Avec cette offre pivot, le juge fera vraisemblablement venir à sa table les avocats des deux parties à chaque « mimimi » dépassant 7 k€, afin de conclure l’affaire de manière économique. La justice a finalement mieux à faire que de nettoyer derrière des plaignants puérils. Les plages horaires dans les salles d’audience sont une ressource rare.
Si la TE veut encore maximiser son malheur et faire la plus grosse bêtise possible, elle se perdra dans une auto-apitoiement digne d’un avocat malveillant, retirera silencieusement son mandat à ce dernier, ne se présentera pas à l’audience et encaissera un jugement par défaut retentissant, avec tambours, trompettes, piments et tzatziki de première classe.