[CITATION="Tassimat, post: 328629, member: 47852"]
Le financement par des fonds tiers n’a RIEN à voir avec cela. Les entreprises classiques pourraient par ailleurs aussi éviter les contrats fixes en fonction des durées des projets.
Pour les universités, il existe des réglementations spécifiques dans la loi sur l’enseignement supérieur qui limitent la durée maximale d’emploi. Il est politiquement souhaité et voulu (oui, aussi par les universités) d’employer les collaborateurs au maximum 5 ans, avec diverses exceptions telles que le congé parental par exemple. Les établissements d’enseignement supérieur sont des lieux de formation et doivent également former les doctorants pour le secteur privé, mais avec un doctorat. Sinon, les salariés en CDI bloqueraient un poste scientifique pendant 40 ans. Ce serait un coup fatal pour la science.
Les grands instituts peuvent d’ailleurs embaucher des chercheurs en CDI à volonté. Cela se fait très simplement via des projets industriels bilatéraux et les fonds libres générés à partir de ceux-ci. Tous les instituts ont des sociétés à responsabilité limitée affiliées. Bien sûr, ils ne délivrent ces contrats fixes qu’à titre exceptionnel. Les personnes qui obtiennent de tels contrats ne restent pas longtemps. Prof. Günther Schuh est encore passé aux infos avec des taxis volants. Ce brave homme a un immense réseau d’entreprises en parallèle à sa chaire et son département Fraunhofer.
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Ce n’est pas tout à fait exact :
1. La durée maximale est fixée à 6 ans, plus précisément 6 ans pour le doctorat/qualification complémentaire puis à nouveau 6 ans, soit un total de 12 ans. En cas d’habilitation, il me semble qu’il y a encore 3 ans supplémentaires, mais je n’en suis pas sûr.
2. Que les contrats fixes seraient un coup fatal pour la science, je trouve cela pour le moins absurde ! Avec la méthode actuelle, il arrive régulièrement que des personnes qui aiment et travaillent très bien en science finissent par aller dans l’industrie. Certes, cela permet peut-être de faire venir de nouvelles forces, mais pour certains projets, c’est plutôt un problème en raison du temps de formation nécessaire.
3. Oui, il y a suffisamment d’instituts où le directeur possède en parallèle des sociétés à responsabilité limitée (cf. M. le Prof. Schuh), mais ce ne peut pas être la solution finale. Quand on voit qu’il y a un besoin bien plus important en postes, il faut aussi des possibilités d’embaucher les personnes en CDI. Ce qui est fondamentalement possible aussi via le financement par des fonds tiers, mais cela implique que le salaire de la personne soit assuré jusqu’à l’âge potentiel de la retraite grâce à un apport financier correspondant, ce qui est pratiquement impossible.
La loi sur les contrats à durée déterminée dans la recherche n’est donc absolument pas uniquement positive et argumenter qu’il s’agit d’empêcher d’autres personnes d’avoir un poste de doctorant est aussi douteux. Il existe en effet de nombreuses institutions qui utilisent les doctorants comme main-d’œuvre bon marché, à tel point que le doctorant travaille à plein temps sur sa période, tout en terminant sa thèse en touchant l’allocation chômage. Malheureusement, cela est une pratique courante dans certains domaines !