Tu veux dire que les loyers dans les villes augmentent de manière si exorbitante à cause de l’arrivée de 3 millions de migrants, qui obtiennent tous en plus leur loyer payé par l’administration ? Là, j’aurais quelques doutes. Surtout sur le fait que ce soient les logements demandés sur le marché et ceux qui manquent.
Oui, en Allemagne, il y a environ 40 millions de locataires, dont on estime que les trois quarts vivent dans des petites villes et des villes. Si à ces 30 millions de locataires s’ajoutent maintenant 3 millions de nouveaux locataires (parmi les nouveaux arrivants, très peu pourront se permettre d’acheter un appartement en copropriété ou une maison), ce sont des chiffres qu’aucun marché (qui était déjà plutôt tendu auparavant) ne peut supporter sans perturbations. C’est vraiment le cas !
Si la plupart de ces nouveaux locataires bénéficient maintenant d’un loyer du marché à un niveau que les autres 30 millions de locataires ont de plus en plus de mal à payer, il y aura une concurrence d’éviction sur le marché. L’ampleur de cette concurrence peut certainement être discutée. Pas le "si".
Je ne sais pas comment c’est à Berlin, mais ici à DD, il y a encore beaucoup d’appartements pour les réfugiés. Ce ne sont toutefois pas ceux que les familles veulent. Ce qui manque, ce sont les logements neufs bien situés à 5 minutes à pied de l’école, du travail et du centre commercial. Mais les construire coûte plus de 8 euros de loyer.
À Berlin, il n’y a pas assez de logements ; cela se voit très facilement aux loyers qui augmentent (sans intervention politique). Les constructions neuves sont dans un premier temps sans importance. Si tu entends par là des constructions à partir de 2009, on parle d’environ 10% du parc. Bien sûr, nous sommes ici dans un forum sur la construction neuve, mais le vrai sujet, c’est surtout les 90% du "parc ancien". Ceux-ci n’ont pas besoin d’être construits, ils existent tels quels. Et ils sont aussi très demandés s’ils sont situés dans la ville de Berlin.
En tout cas, le Sénat paie pour une famille de 5 personnes un appartement jusqu’à 105 m² (800 euros hors charges pour 2018, éventuellement +10 %), pour un célibataire jusqu’à 50 m² (404 euros hors charges, éventuellement +10 %). Les familles viennent surtout d’Europe de l’Est. Elles occupent souvent à 5 un appartement 3 pièces à 850 euros hors charges et évincèrent ainsi la famille indigène de 3 personnes ou le célibataire qui, grâce aux loyers bas jusqu’ici, se permettait 80 m² et maintenant se plaint à cause de la hausse des loyers. Et les migrants pauvres venant du reste du monde sont surtout des hommes seuls, qui occupent les petits logements. La proximité d’une école ou d’une crèche est secondaire pour eux, en revanche la proximité des compatriotes est souvent bien plus importante. Quoi qu’il en soit, tous ces logements manquent sur le marché ou le rendent encore plus tendu. Et comme le loyer payé par l’administration augmente plus ou moins automatiquement avec l’indice des loyers, ces locataires sont de ce côté "à l’abri" de la hausse des prix, tandis que la famille qui doit gagner son loyer sur le marché du travail voit sa situation se dégrader de plus en plus.