Et qu’est-ce qui prévaut finalement devant le tribunal ? La demande préalable ou le plan d’urbanisme ?
Même devant le tribunal, le plan d’urbanisme doit encore être considéré comme inexistant tant qu’il n’est pas juridiquement contraignant (ou l’était au moment où la demande de permis de construire a été déposée). C’est la situation juridique à la date du tampon d’entrée qui compte. Ainsi, même devant le tribunal, la demanderesse ne peut obtenir l’autorisation en arguant que, telle que demandée, elle deviendrait de toute façon valide plus tard. Au mieux, elle peut se prévaloir d’un acte fondé sur une indication dans la décision préalable. Selon moi, il n’est pas possible d’exiger avec succès la mise en œuvre du plan d’urbanisme avant qu’il ne soit juridiquement contraignant. Il se peut que le tribunal suggère à l’administration d’accorder l’autorisation. Mais pas rétroactivement, plutôt de manière à ce qu’un voisin puisse encore y faire opposition. Ce n’est pas sans raison que, selon moi, la voie la plus favorable est que l’administration se rallie à l’octroi d’une dérogation au regard de la conformité avec l’état souhaité. Une tierce personne légitimée pourrait elle aussi contester cette décision dans un délai imparti. La situation est délicate : si une autorisation est accordée dans le cadre d’une dérogation créant la situation où la demanderesse réalise son projet de construction tel que demandé, et que le plan n’est jamais valable tel que rédigé, cela créerait une exception isolée — et donc précisément ce que les instruments du § 34 et du plan d’urbanisme s’accordent à vouloir empêcher ;-)