D’après ma propre expérience en tant que banquier, je trouve donc la démarche tout à fait correcte. Désolé pour cela
Beaucoup de banques se donnent ici assez facilement la tâche. Une formulation courante indique qu’en cas d’insolvabilité, une vente aux enchères forcée (bref, une "vente d’urgence") devrait être réalisée et que les produits obtenus seraient inférieurs à ceux d’une vente normale.
L’article 3 de la BelWertV (règlement sur l’évaluation des valeurs de nantissement) fixe en fait les principes de calcul :
(1) La valeur prise en compte pour la mise en gage (valeur de nantissement) est la valeur du bien immobilier qui, selon l’expérience et indépendamment des fluctuations temporaires provenant notamment de la conjoncture, sur le marché immobilier pertinent et en excluant les éléments spéculatifs, peut probablement être obtenue pendant toute la durée du nantissement
lors d’une cession.
(2) Pour déterminer la valeur de nantissement, il faut prendre en compte
la future vendabilité du bien immobilier, en tenant compte des caractéristiques durables à long terme de l’objet, des conditions normales du marché régional ainsi que des utilisations actuelles et possibles alternatives dans le cadre d’une évaluation prudente.
Cela est souvent « mis en œuvre » de manière très restrictive dans les règles écrites (par ex. instructions organisationnelles, etc.) (cela s’applique en principe principalement aux banques émettrices d’obligations de trésorerie). Des décotes très importantes sont alors appliquées (aussi pour des raisons prétendues de sécurité). D’autres facteurs permettant de réduire la valeur réelle du marché sont également volontiers invoqués, par exemple qu’une partie considérable ne serait pas constructible.
En réalité, il faudrait prendre en compte les circonstances propres à chaque cas et évaluer l’objet en fonction de sa future vendabilité. S’il s’agit d’emplacements et de tailles de terrain recherchés et que la prévision d’une éventuelle valorisation future est positive, cela peut et doit conduire à une bonne évaluation. Si l’emplacement est plutôt médiocre, le prix d’achat global a peut-être déjà été élevé. Si la prévision de valorisation est négative, cela conduira en règle générale à une valeur de nantissement assez basse (qui devra être appliquée).
Les banques ont un intérêt légitime à la sécurité, mais elles appliquent souvent des décotes (indécentes) trop élevées aux expertises.
Conclusion : même le traitement objectif des bases de l’évaluation et la demande d’offres concurrentes conduisent régulièrement à une réévaluation à la hausse de la vision pessimiste. Maintenant, les collègues banquiers rassemblés vont sans doute se jeter sur moi (moi, le trouble-fête).