La police a d’abord aussi supposé qu’il y avait eu une forme d’espionnage préalable. L’examen plus approfondi de la situation sur les lieux du crime indique toutefois plutôt qu’il s’agissait d’un cambriolage "normal". Au départ, ils ont commencé à tout fouiller et des taies d’oreiller utilisées sur place comme "sacs à butin" ont été remplies de "bricoles" (cigares, parfum, etc.). Lorsqu’ils ont trouvé le coffre-fort encastré, le comportement des auteurs a apparemment changé : ils ont cherché délibérément des outils au sous-sol pour arracher ce coffre de l’armoire murale et du mur. La meuleuse avec les disques adaptés avait aussi été choisie au sous-sol. La force brute appliquée a entraîné d’importants dégâts matériels, s’élevant à un montant à cinq chiffres. À la fin, le coffre-fort arraché, mais encore fermé, a probablement été emporté par la fenêtre jusqu’à un véhicule de fuite prêt à partir. Les "sacs à butin" ont même été laissés sur place à la fin, seul le coffre-fort a été emporté comme "jackpot".
Le butin était composé à 95 % de bijoux qui s’étaient accumulés au fil des décennies. Parmi eux, de nombreuses pièces uniques réalisées par un parent passionné de fabrication de bijoux au fil des années, dont la grande valeur ne résidait même pas dans le matériau (ce que recherchent les cambrioleurs à la fin – tout est généralement fondu), mais plutôt dans le travail intense de fabrication et donc dans la haute valeur de remplacement. La plupart étaient assurés, mais le véritable problème est le dommage psychologique causé. La police n’excluait pas que ma mère ait pu déranger les cambrioleurs lors de l’exécution du cambriolage. Heureusement, elle ne les a pas rencontrés directement, mais est sortie rapidement, a fermé la porte d’entrée, a sonné chez les voisins et appelé la police. Elle n’a retrouvé le sommeil qu’une fois la maison entièrement sécurisée. Aujourd’hui, il n’y a plus grand-chose à prendre dans cette maison, car presque la moitié de la somme de l’assurance a été investie dans la sécurisation. Et la plupart des bijoux remplacés sont aujourd’hui gardés dans un coffre-fort bancaire.
Je ne me fais pas trop de soucis à cause des "personnages bizarres". Cela semble malheureusement normal aujourd’hui, si je regarde divers groupes sur les réseaux sociaux dans la région où les gens partagent leurs images de vidéosurveillance. Seules les personnes sans vidéosurveillance ne se rendent pas compte de ce qui se passe réellement autour de leur maison. Aujourd’hui, des amis me demandent parfois d’évaluer la sécurité de leur maison. C’est intéressant de comparer mon évaluation (basée sur mes expériences personnelles, mes recherches et diverses études en criminologie, comme par exemple celles de l’Institut de recherche criminologique de Basse-Saxe) avec les conseils donnés dans le cadre de la sécurité policière ; j’ai plutôt l’impression que la police est restée un peu coincée dans le passé et ne regarde pas vers l’avenir. Il y a 15 ans, l’affirmation "ils ne passent pas par la fenêtre" était encore en grande partie juste, mais quand on investit de l’argent dans une protection, selon moi cette protection doit aussi prendre en compte l’évolution du comportement des cambrioleurs. Bien sûr, le verre pare-balles peut sembler exagéré aujourd’hui, mais si de plus en plus de gens posent des fenêtres avec des cadres sûrs, les cambrioleurs vont s’adapter dans les 10 à 15 prochaines années. C’est pourquoi je m’attends à une forte augmentation des attaques sur le vitrage à l’avenir.
Par ailleurs, on ne parle malheureusement que des catégories RC (résistance aux effractions) pour les fenêtres. Ces catégories RC donnent certes une bonne indication sur la sécurité du cadre, mais les verres associés aux catégories RC restent malheureusement le point faible si l’on ne regarde que la catégorie RC. Pour illustrer :
RC1N : aucune exigence pour le verre
RC2N : aucune exigence pour le verre (le test est effectué avec du verre P4A, mais le fabricant peut ensuite commercialiser la fenêtre en catégorie RC2N avec n’importe quel type de verre !)
RC2 : verre P4A ("résistant aux jets d’objets"), critères de test : laisser tomber 3 fois une boule métallique de 10 cm de diamètre et de 4,1 kg d’une hauteur de 9 m
RC3 : verre P5A ("résistant aux jets d’objets"), critères de test : laisser tomber 9 fois une boule métallique de 10 cm de diamètre et de 4,1 kg d’une hauteur de 9 m
RC4 : verre P6B ("résistant aux coups"), critères de test : doit résister à 30-50 coups de hache avec une hache de 2 kg
Avec un marteau et un tournevis, on peut très rapidement créer une ouverture dans une fenêtre normale en RC2/RC3 à cause de la petite surface sur laquelle la force est concentrée. Les poignées verrouillables normales peuvent aussi être facilement forcées. C’est pourquoi je recommande en fait à tout le monde de prendre au minimum du RC2, mais mieux du RC3, et toujours un verre au moins P6B ainsi que des poignées résistantes à 200 Nm ou plus. Le reste me semble plutôt une mauvaise blague, autant économiser ce travail. Les surcoûts des verres P6B ne sont pas aussi élevés qu’on pourrait le penser au début. Reste à savoir si le fabricant de fenêtres veut encore se faire une large marge sur le surcoût matériel, ce qui est une autre histoire.
Mais bien sûr, le montant à investir reste à chacun. Pensez simplement que lors d’un cambriolage il ne s’agit pas seulement des dégâts matériels, mais aussi du sentiment de sécurité et de la psyché, qui peuvent être profondément bouleversés après un cambriolage.