Si, pour une raison quelconque, les héritiers ont si peu d’égard pour le partenaire survivant qu’ils acceptent, par exemple, une vente aux enchères judiciaire pour partage, il faut simplement considérer que c’est de la malchance. Que ce soit les parents ou les enfants, cela n’a pas d’importance.
C’est pourquoi il y a le testament de Berlin. Il exclut la part légale d’héritage, qui serait une copropriété effective de la maison, et se limite à la part réservataire, qui est une simple créance pécuniaire. Ainsi, aucun enregistrement des héritiers au registre foncier n’a lieu, la vente aux enchères pour partage est exclue.
Ensuite, il s’agit seulement de dévaluer autant que possible la part réservataire. Il s’agit d’un pourcentage (dans le cas normal du régime légal de la communauté réduite aux acquêts, les parents n’auraient ensemble qu’un quart de la part légale d’héritage, et en part réservataire la moitié de cela, donc un huitième ensemble (chaque parent 6,25 %).
Or 6,25 % de rien, c’est aussi rien.
Si, par exemple, par l’inscription d’un usufruit réciproque durant la vie des époux, la valeur de la maison est pratiquement anéantie pour toutes les autres personnes, alors il ne reste plus grand-chose de la part réservataire.
En fin de compte, il s’agit que le conjoint survivant ne soit pas soudainement confronté à des demandes d’argent exorbitantes.
Résumé :
Calcul avec part légale d’héritage et communauté de biens : beaux-parents recevraient 25 % de la part d’héritage (propriété de la maison) : valeur de la maison par ex. 200 000, dont 100 000 en héritage (car 1/2 part transmise) : 25 % de cela = 25 000 euros soit 12,5 % / un huitième de copropriété au registre foncier avec droit à la vente aux enchères pour partage
Complément : si les deux parents sont décédés, les beaux-frères/beaux-sœurs peuvent aussi hériter, car ils montent dans l’ordre légal de succession
Calcul en cas de déshéritement des parents (testament de Berlin) et communauté de biens : beaux-parents ne recevraient que la part réservataire (créance pécuniaire) : pas de part dans la maison, pas d’inscription au registre foncier, pas de droit à la vente aux enchères pour partage. La part réservataire est la moitié de la part légale, c’est-à-dire 12,5 % pour les deux parents ensemble ou 6,25 % si un seul parent est vivant. Cela représente 12 500 euros ou 6 250 euros de créance pécuniaire.
Complément : si les deux parents sont décédés, il n’y a pas de substitution des beaux-frères/beaux-sœurs car ils n’ont pas droit à la part réservataire.
Calcul avec inscription d’usufruit : la valeur de la maison est diminuée de la valeur de l’usufruit, qui dépend de l’âge du bénéficiaire (durée d’usage résiduelle selon tableau) et de la valeur annuelle de la maison. Pour un bénéficiaire de 60 ans, on prend grosso modo une durée résiduelle de 15 ans, et pour une maison valant 200 000 avec une valeur annuelle de 5 %, on obtient 10 000 (valeur annuelle) × 15 ans = 150 000 euros de valeur pour l’usufruit. La valeur résiduelle de la maison ne serait donc plus que 50 000 euros, et c’est SUR CETTE BASE que la part réservataire est calculée, bien que je ne sois pas sûr que la valeur résiduelle de la maison soit encore divisée par deux, car seule la moitié est transmise (1/2 copropriété). Dans le pire des cas, on reste sur les 50 000, ce qui donne 12,5 % de cela, soit 6 250 euros pour les deux parents ensemble, ou 3 125 euros pour un seul parent (la moitié si seule la moitié de la valeur résiduelle est prise).
Cela reste encore beaucoup, mais ne devrait pas ruiner le conjoint survivant, qui pourrait en cas de besoin aussi contracter un prêt sur la maison (l’hypothèque devrait à ce moment-là être plusieurs fois supérieure au capital restant dû).
Complément : il faut déduire les frais pour l’inscription de l’usufruit au registre foncier par le notaire (plusieurs centaines d’euros au moins).
Je n’envisage pas ici la renonciation à la part réservataire. D’une part parce qu’elle est rarement obtenue sans indemnisation (je ne signerais pas cela sans contrepartie), d’autre part parce que la sécurité juridique est douteuse quand l’assistance sociale est derrière le parent, car elle veut certainement récupérer ses frais pour la maison de retraite/la sécurité sociale. Enfin, la « paupérisation artificielle » est exclue pour les bénéficiaires de prestations sociales.
Comme d’autres ont peut-être aussi un problème avec une relation « pas si bonne » avec leurs beaux-parents ou bien des parents en sécurité sociale/maison de retraite, cela peut aussi intéresser d’autres personnes.
Si je me suis trompé quelque part, merci de me corriger. Merci à vous !