Salut,
je trouve que les clauses d’échelle mobile des prix ne devraient pas être convenues (lorsqu’on est maître d’ouvrage).
Pour l’acier, par exemple, c’est courant - on garantit un prix pour la période prévue nécessaire et si la durée des travaux dépasse cette période, le prix doit être renégocié.
Soit l’entrepreneur ose le faire, soit pas. C’est son risque entrepreneurial (du moins c’est ainsi que je le vois).
Une clause d’échelle mobile lui enlève tout risque, ce qui est injuste. Il est aussi question dans le calcul de AGK+BGK+WuG (c’est-à-dire frais généraux, frais généraux de chantier, risque et profit). Avec une telle clause il transfert son risque dans les prix des fournisseurs.
Au mieux on peut, comme déjà décrit, stipuler que les prix doivent être renégociés en cas d’augmentation de +50% – mais ce n’est pas très agréable pour le maître d’ouvrage.
Concernant la question de savoir si les hausses de prix doivent en général être répercutées sur le maître d’ouvrage, c’est une question très difficile. Je répondrais « non ». L’exception serait un report de la durée des travaux dont le maître d’ouvrage serait responsable, et qui entraînerait alors des prix plus élevés.
Ces hausses ne peuvent pas être prouvées par des contrats avec les fournisseurs (facilement manipulables) mais par des indices de prix existant pour les matériaux usuels. Mais là aussi, l’entrepreneur doit inclure les fluctuations normales dans son calcul.
Qu’en est-il maintenant avec le Corona et ses conséquences ? À mon avis (et je ne suis pas juriste), l’entrepreneur doit, pour les offres après avril 2020, aussi intégrer de fortes fluctuations de prix et des pénuries dans son calcul, car c’était à prévoir.
Reste bien sûr la question : si vous ne signez pas le contrat, trouvez-vous quelqu’un qui le fait moins cher ? S’il y avait déjà un contrat (c’est comme cela que je comprends), on ne peut pas y ajouter une clause d’échelle mobile par la suite. Le refus du maître d’ouvrage ne serait pas non plus un motif de résiliation pour l’entrepreneur.
Ce sont bien sûr toutes mes impressions personnelles, en tant que personne qui est à la fois entrepreneur et maître d’ouvrage dans son métier (conducteur de travaux chez un entrepreneur général).
Cordialement,
Jann