Le concept d'isolation globale est-il raisonnable pour une maison KfW70 ?

Un concept d'isolation doit toujours prendre en compte l'ensemble du bâtiment. Tous les éléments du concept énergétique (isolation, chauffage, ventilation) doivent être coordonnés, tant du point de vue de la physique du bâtiment que des calculs. Dans ton cas, le fabricant doit, dans le cadre d'un rapport de conseil énergétique pour bâtiments (GEB), démontrer par calcul avec un logiciel agréé par le BAFA que le standard KFW souhaité est atteint avec son concept de maison. Les composants individuels du concept énergétique peuvent être compensés entre eux, à condition que la valeur bilan exigée selon les directives KfW soit respectée.

Il peut donc tout à fait arriver que cette valeur exigée soit atteinte avec les fenêtres proposées (valeur Ug 1,0). Une triple vitrage de qualité supérieure n'est alors pas nécessaire. De plus, les fenêtres ne représentent qu'environ 10 à 15 % de la surface totale de la façade (cas normal, sans vitrages fixes étendus), de sorte que les économies d'énergie ici ne sont généralement pas rentables, compte tenu des coûts supplémentaires. L'isolation de l'enveloppe opaque du bâtiment est plus efficace.

Il peut être problématique en 2016 de démontrer le standard KfW uniquement avec un combustible fossile (gaz) et une chaudière à condensation au gaz : besoin en énergie primaire trop élevé.

Pour l'isolation de la toiture, le fabricant doit décrire en détail la construction des éléments, avec tous les matériaux utilisés. L'utilisation de pare-vapeur/freins-vapeur sous forme de films spécifiques, agréés dans le cadre de la réglementation de construction, doit être minimisée autant que possible, ou évitée, et remplacée par des constructions appropriées avec d'autres matériaux. Les films ne peuvent pratiquement pas être posés de manière étanche à 100 % sur le chantier – ce qui serait pourtant nécessaire – et ils ont en outre une durée de vie théorique maximale de 50 ans, non encore prouvée en pratique.

Je minimiserais également les installations de ventilation conformément au concept de ventilation selon la DIN 1946-6, autant que possible. L'ensemble de la technique de bâtiment devrait être aussi simple et robuste que possible. Les installations de ventilation ne le sont pas. Elles coûtent de l'argent et doivent être entretenues. Si le concept de ventilation le permet, j'essaierais par exemple de faire valider le taux de renouvellement d'air nécessaire uniquement par des ventilateurs de cadre de fenêtre. Pour les pièces sans fenêtre (WC, salles de bains intérieures), par une ventilation décentralisée, éventuellement aussi avec récupération de chaleur.

Tu conseilles ça à tes clients ? Jusqu'à présent, j'ai vraiment trouvé tes publications super, mais sans ventilation, c'est quasiment impossible pour une personne qui travaille... de plus, l'entretien est très faible et la technique intégrée est plutôt simple.

Ce qui m'intéresse plutôt, c'est ce que tu vois comme alternative aux [Dampfsperren] ?

Bonjour Sebastian,
J’essaie de minimiser autant que possible la part de la technique compliquée, coûteuse et sujette aux pannes. La construction de maisons en Allemagne est devenue trop chère et en plus sur-réglementée, voir [Energieeinsparverordnung 2016]. Bien sûr, je partage l’idée fondamentale de construire de manière économe en énergie, mais plus les excès extrêmes. La construction en Allemagne s’est renchérie de 36 % depuis 2000, notamment en raison des exigences renforcées de la [Energieeinsparverordnung]. Le bilan de tous ces efforts me semble au mieux neutre pour le maître d’ouvrage privé, sans parler d’une amortissement économique dans un délai raisonnable de 10 ans.

Personnellement, je ne suis pas un ami des systèmes de ventilation + climatisation et de la technique de maison complexe, du moins pas pour une maison individuelle, quand on peut obtenir un climat intérieur sain aussi avec des méthodes traditionnelles, du bon sens et la connaissance des interactions de la physique du bâtiment et du climat. Mais l’Allemand en général est porté vers des solutions techniques...

À la place de films avec des valeurs sd définies comme frein ou pare-vapeur, on peut utiliser dans la toiture des matériaux/produits à base de bois avec des valeurs sd comparables, selon le principe « plus étanche à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Par exemple à l’intérieur OSB 3, à l’extérieur un panneau isolant en fibres de bois ([DWD-plaque]) pour une isolation entre chevrons. La combinaison des matériaux doit être choisie selon la situation. Parfois, les films sont inévitables ; j’essaie d’en faire l’économie autant que possible, car lors de rénovations et inspections j’ai trouvé suffisamment de films dégradés des années 80/90 dans des charpentes. Par contre j’ai aussi expertisé plusieurs charpentes où ces films ont causé, du fait de combinaisons erronées, de liens mal compris en physique du bâtiment de la part de l’entreprise exécutante et d’erreurs de mise en œuvre (raccords non étanches, dommages pendant la pose, joints non collés, etc.), de graves problèmes d’humidité en deux saisons de chauffage.

C’est aussi une conséquence de la construction devenue de plus en plus compliquée. Elle n’est plus tolérante aux erreurs.