Prendre sa retraite à 55 ans signifie aussi un coup dur financier. Certains doivent rester assis sur le canapé, sortir coûte trop cher - le bénévolat & co. ne plaît pas à tout le monde.
Exactement, c’est la question importante que beaucoup doivent se poser en toute conscience. Souvent, j’ai entendu dire que l’on souhaite avoir la liberté/le temps libre mais qu’on ne veut presque pas en payer le prix, ce qui n’existe pas.
Je pense que les possibilités sont nombreuses pour organiser sa vie ensuite. Moi-même, j’ai eu et j’ai bien sûr aussi des coupures financières massives. Mais la liberté d’organisation a toujours deux faces, car si je ne trouve pas de contenu de vie porteur pour moi, alors j’ai l’impression de n’avoir rien. Des conseils extérieurs comme « prends un chien, garde les petits-enfants ou voyage plus » peuvent convenir dans certains cas, mais souvent ça ne marche pas comme on l’avait imaginé. Pour moi, cela a été très difficile, à vrai dire, et c’est encore souvent le cas aujourd’hui ; les personnes sont très différentes à ce sujet, c’est pourquoi il n’existe pas de recommandation universelle.
Pour moi, c’était/est ainsi : il faut que ce soit quelque chose (travail, hobby ou autre) qui donne un sens et qui ne tue pas seulement le temps. Il y a eu de belles expériences mais aussi plutôt des périodes de vide ressenti, car on n’est plus « nécessaire » nulle part. Je suis convaincu à 100 % qu’on ne peut pas prévoir cette phase de vie parce qu’on se sent autrement à ce moment qu’on ne le fait maintenant. On ne peut que choisir pour ou contre et ensuite faire de son mieux.
Je referais cela ainsi ? Oui et non. Mon métier me manque parfois et je suis tout aussi souvent content de ne plus avoir à l’exercer. Comme partout, il n’y a pas de juste/faux, du moins c’est mon ressenti.
Nous avons des connaissances qui ont vendu leur maison et ont tous deux arrêté plus tôt, aussi pour des raisons de santé de l’homme, et doivent maintenant combler quelques années avant la première pension. En principe, je trouve cette idée intéressante, mais à notre avis ils ne savent rien faire de leur liberté/temps libre et ont maintenant un stress permanent à cause de son hobby, auquel elle doit désormais participer parce qu’elle a du temps. On se demande pourquoi ils ont arrêté de travailler rémunéré et quel était réellement le projet de vie.
Je crois que dans toutes ces réflexions, les relations humaines jouent le plus grand rôle et la façon dont je suis volontaire ou capable de réorganiser ma vie. Moi-même, je trouve cela parfois vraiment difficile mais vais-je le raconter à un actif ? Ce n’est pas pour autant la délivrance d’aller en (retraite anticipée/retraite normale), comme certains pourraient le penser.
Qui prend sa retraite volontairement à 55 ans a prévu le coup et/ou a une bonne pension.
Mais ce n’est bien sûr pas le concept de vie pour tout le monde. Il faudrait seulement l’inclure dans les réflexions. On peut aussi faire un petit travail à côté qui permet aussi la liberté.
C’est exact. Ou il/elle est capable de se limiter, de vendre maison/appartement et de vivre complètement autrement. Je connais des gens qui deviennent partie d’un autre mode de vie. Je connais des projets de vie comme le sable au bord de la mer et ils ne coûtent pas tous plus d’argent, mais ils ont tous un prix à payer.
J’en ai parlé ce matin avec mon mari et lui ai aussi directement demandé quels problèmes nous (en tant que personnes) emmènerions. Nous sommes arrivés à l’unanimité à la conclusion que nous n’emmènerions aucun problème.
Il y a la possibilité que l’on ne puisse pas si facilement le voir dans sa propre bulle... juste comme hypothèse. Et si c’est juste que vous avez un besoin particulier de calme (par exemple, moi je l’ai) ou des attentes envers votre entourage qui sont manifestement plus fortes que celles de vos voisins actuels qui aiment vivre là, alors vous avez déjà quelque chose de personnel que vous emportez tout de même.
Un médecin m’a parlé une fois d’une étude selon laquelle les retraités anticipés auraient une espérance de vie plus courte. Je trouvais cette affirmation drôle, aujourd’hui je pense qu’il pourrait y avoir un fond de vérité si ce que l’on espère souvent comme « délivrance » ne se produit pas, parce qu’on emmène finalement soi-même la retraite avec soi. On ne se libère pas de soi-même…