Donc, un propriétaire de maison individuelle vivant seul est entré à l’hôpital, le traitement médical aigu est terminé, la sortie de l’hôpital est prévue, mais une prise en charge autonome doit être exclue. Alors intervient toujours une infirmière sociale chargée du transfert des soins. Elle vérifie d’abord s’il y a des proches joignables : non ou non disponibles ; le besoin de soins est-il temporaire : si maison de retraite au lieu d’un service de soins ambulatoires, alors apparemment non. La prise en charge se poursuit en maison de retraite : des traitements doivent y être effectués, qui seraient en partie des blessures corporelles punissables sans le consentement de la personne concernée. S’il n’est plus suffisamment lucide et/ou capable d’exprimer son avis pour se prononcer lui-même à ce sujet, un juge des tutelles intervient. Il vérifie : y a-t-il une directive anticipée, qui doit alors agir comme représentant légal ? – non, alors il doit nommer un tuteur d’office. Ce tuteur doit clarifier : y a-t-il des biens pour couvrir les frais de la maison de retraite en tant que payeur privé (car dans tous les niveaux de soins, les frais en maison de retraite sont tels que l’assurance dépendance ne les couvre pas entièrement). S’il y a des proches obligés à l’entretien, le bureau social récupère auprès d’eux les avances versées pour la co-participation aux frais de la maison de retraite. Sinon, le tuteur n’a d’autre choix que d’utiliser le patrimoine. Bien sûr, d’abord les livrets d’épargne et les actions. Un tel tuteur a souvent plusieurs dizaines de personnes à charge. Il ne va donc pas à la maison : ni pour récupérer la collection de timbres, ni pour vider la boîte aux lettres. Même pas pour fermer le robinet de gaz – si la maison explose, les pompiers interviendront. Les obligations de nettoyage et de déblaiement restent aussi régulièrement ignorées dans ces cas. Le tuteur se contente de déclarer la résidence du protégé, auprès de la mairie, correctement en maison de retraite. Les administrations écrivent alors à la maison de retraite – les cartes postales de la cousine Emmi sont remises au résident, le courrier administratif au tuteur. Le dessin d’enfant d’éventuels acheteurs de la maison moisira dans la boîte aux lettres avec les invitations aux « voyages café ». Si le tuteur conclut que la maison doit être liquidée pour couvrir les coûts, il n’y a à ma connaissance aucun chemin précis à suivre. Imposer la dépense d’une procédure de vente aux enchères serait sans doute disproportionné. Mais le juge des tutelles contrôle quand même qu’il ne la lègue pas à moitié à son beau-frère. Au téléphone, le juge de l’exécution peut déjà indiquer qu’un résident entré en prise en charge en octobre avec comme première lettre du nom de famille R sera sous la responsabilité de Mathilde X, sauf indication différente dans la directive anticipée. Ce sont des automatismes impitoyables – les gens, faites vos directives anticipées !