Je veux bien le faire, mais le sujet est dans l’ensemble assez volumineux, alors que les questions liées au droit successoral sont plutôt simples en comparaison. Il est difficile de savoir par où commencer. Je vais essayer de mettre en place une certaine structure afin que l’on puisse s’y retrouver de manière organisée.
I. Généralités
a) Le cas normal
Le ciel est rempli de violons. On se sent bien dans la relation et on envisage l’avenir à deux. Notre instinct de nidification fait que nous nous installons ensemble. D’abord souvent dans un appartement loué ou dans la propriété d’un partenaire. À un moment donné, le désir de construire apparaît souvent. Là, cela devient généralement assez coûteux et le couple s’endette fréquemment de manière importante. Dans cette phase, espérons-le, ce n’est pas un problème et les mensualités ainsi que le coût de la vie sont - avec une bonne planification préalable - supportables. La vie est belle. :)
b) Le sauvetage d’une relation déclinante
Ce n’est plus aussi beau qu’on l’espérait. Les violons se sont tus et le quotidien a rattrapé les partenaires. L’excitation laisse place à la routine quotidienne. Les partenaires n’ont plus vraiment beaucoup de points communs. Cela devient souvent ennuyeux et on connaît déjà toutes les histoires. Les partenaires communiquent de moins en moins véritablement.
En même temps, les taux d’intérêt sont actuellement bas. Les deux ont toujours voulu avoir une maison correspondant à leurs souhaits. On s’imagine bien vivre dans une grande ou moyenne maison individuelle sur un terrain à soi. La relation refleurit car on a découvert un intérêt commun essentiel. Les préparatifs sont agréables, on parle beaucoup des réalisations et de combien tout cela sera génial. La vie est belle. :)
II. Les premiers problèmes
a) Travaux effectués soi-même
La vie est d’une certaine manière agréable, mais aussi fatigante. Le plan de financement repose sur des travaux personnels importants. Bien sûr, on savait que ça allait être dur, mais ensemble on y arrivera. Maintenant, les partenaires réalisent rapidement que l’effort en temps et en énergie est bien plus important que ce qu’ils avaient d’abord supposé. La préoccupation constante du chantier use les nerfs. Le temps pour la relation et la famille diminue sans cesse. Que fait ce mec des heures sur le chantier ? Encore tout le week-end absent et rien ne semble avancer. Peut-on vraiment emménager dans 8 semaines ? On s’était imaginé tout autrement. L’appartement loué est déjà résilié ou la propriété existante vendue. Il faut partir. Mais où ? Il pleut.
b) Problèmes financiers
La vie était belle, mais maintenant on n’imagine plus vraiment partir en vacances ensemble. Même sortir manger est toujours accompagné d’un mauvais sentiment. Les factures du magasin de bricolage sont toujours ouvertes et il faut encore beaucoup acheter. Rien n’est encore prêt, même pas au début. Pourtant, le promoteur / architecte nous avait assuré que nous avions bien et suffisamment planifié. Le banquier avait aussi dit que nous pourrions gérer les mensualités (si nous ne faisions pas de gros écarts). Maintenant, il manque l’argent partout et la fin des dépenses est insoupçonnable. Nous avons perdu la vue d’ensemble. Mon partenaire est un idiot. Il n’a pas fait attention et s’est fait avoir. Qu’est-ce qu’il nous a fait faire ? Ce n’est pas comme ça que je l’avais imaginé. Mon partenaire me reproche d’avoir accordé trop d’importance aux équipements, ce qui nous éloigne énormément du standard. Il me reproche cela. Idiot lui-même. Il pleut.
III. Encore un mot sur les violons
Cette phase est la plus belle qu’on puisse imaginer. Nous nous aimons et l’objectif commun est juste sous nos yeux. Nous nous entendons bien. On aimerait que cela dure toujours. On se traite équitablement. On veut que, même après la relation, les partenaires et les enfants soient bien pris en charge, évidemment, on est juste et ce cas n’arrivera jamais.
Personne ne veut vraiment s’occuper des choses désagréables. Surtout quand tout va si bien en ce moment. Mais justement maintenant c’est le bon moment pour conclure des accords justes, équilibrés et prévoyants. Les contrats servent à ce qu’on s’entende. On en a en principe besoin seulement quand ça ne va plus aussi bien.
IV. Séparation / Divorce
a) Séparation fautive
aa) Violence
Ça ne va plus. Mon partenaire a changé. La situation financière a rendu la vie désagréable. Nous devons compter chaque centime trois fois. On ne peut plus rien se permettre. Mon partenaire a changé. Je me fais crier dessus ou il / elle ne me parle plus pendant des jours. Nos enfants ressentent directement la tension. Ils le remarquent, même si nous faisons tous (sans le dire) de notre mieux pour qu’ils ne s’en aperçoivent pas. Ils ont l’air épuisés et apathiques. Ils sont grincheux et souffrent déjà. On ne peut pas cacher que la relation décline. Récemment, j’ai été battu(e). Ça ne va plus. Il faut qu’on parte d’ici.
ab) Infidélité
Quelque chose ne va pas. Plus de temps. Plus d’appels entre-temps. Pourtant, je l’ai vu connecté il y a peu. Qu’est-ce que ça signifie ? Sa voiture est de plus en plus souvent garée ailleurs et il / elle ne rentre pas la nuit. Apparemment pour un déplacement professionnel. Pourtant, il / elle a été vu(e) récemment.
b) Éloignement
Nous avons évolué séparément. Ça ne va plus. Je ne peux plus le / la regarder, ni l’entendre parler. Je me sens mal. Je veux partir.
V. Conclusion
J’ai écrit de façon très détaillée pour montrer qu’il existe vraiment des situations très diverses. Je n’ai abordé qu’une fraction des scénarios possibles. Il est aussi clair que lorsqu’une relation se détériore, on n’est souvent pas très loin d’une séparation / divorce. C’est problématique car nous agissons en êtres humains. Nous ne cherchons la plupart du temps pas de manière objective à tirer le meilleur de nos problèmes ou à aborder une séparation de manière juste et équitable. Il est en tout cas difficile de définir ce que signifient réellement justice et équité.
Si elle trompe et qu’il était le gagne-pain. Il a toujours beaucoup travaillé et gagné de l’argent pour la famille et était souvent, longtemps et beaucoup en déplacement. La relation en a souffert. Elle est aujourd’hui retombée amoureuse. C’est arrivé comme ça et ce n’était pas du tout voulu. Quelque chose est mort en elle auparavant. 2 / 3 enfants sont présents. Maintenant elle se sépare et veut vivre avec son nouveau partenaire, qui ne voudra emménager dans la maison commune que beaucoup plus tard .... (!!!)
Qu’advient-il de la maison ? La vendre ? Comment organiser la pension alimentaire ? Elle ne gagne de l’argent qu’à temps partiel et les enfants sont encore petits. Les pensions alimentaires seront élevées et il aura le sentiment qu’elle dépense son argent avec le nouveau mec. Il ne veut pas payer pour ça.
Qu’est-ce qui est juste et équitable ?
Ce qui serait juste selon moi, c’est qu’elle continue à assurer la gestion familiale comme jusqu’à présent. Les enfants doivent être pris en charge. Cela ne concerne pas seulement l’aspect financier mais aussi la garde. Pour cela, la femme doit être disponible en temps. Un emploi à temps plein ne fait sens que lorsque les enfants sont plus grands ou que la garde est assurée autrement.
Il y a aussi ici une multitude de scénarios et toute tentative de généralisation est prohibée. Il devient cependant clair qu’il est toujours préférable de discuter de ces choses quand il y a encore beaucoup de choses en commun. Un avocat en droit de la famille aide à la rédaction d’accords sur les conséquences de la séparation / divorce, qui peuvent inclure tous les arrangements possibles. Ces accords sont alors généralement formulés de manière équilibrée et équitable et peuvent réduire les conflits futurs concernant les points réglés.
Les sentiments blessés, les déceptions et les envies de vengeance éventuelles ne peuvent pas être empêchés par ces accords. Mais ils posent une base pour éviter que l’on se comporte ensuite de manière émotionnellement injuste et soit incapable de trouver des solutions raisonnables.
Cela aide donc énormément. Séparation / divorce et les raisons qui y mènent restent néanmoins absurdes. ;-)