Les substances impliquées dans la formation des dépôts noirs proviennent de différents produits introduits dans les logements. Ces produits ont généralement été apportés dans les pièces par différentes personnes (utilisateurs du logement, exploitants du bâtiment, artisans). En règle générale, on ne peut pas reprocher un comportement fautif à ces personnes, car elles ignorent que les produits peuvent être à l’origine des dépôts noirs. Du côté des fabricants, il y a encore peu de fournisseurs qui indiquent la présence de substances problématiques – comme par exemple les plastifiants – sur leurs produits. Comme probablement tous les produits contenant des plastifiants ne favorisent pas la formation des dépôts noirs, la plupart des fabricants ne voient cependant pas la nécessité d’indiquer la teneur de leurs produits – par exemple en plastifiants.
Mais il existe aussi des exemples positifs : certains fabricants renommés de peintures murales proposent depuis quelque temps des peintures clairement étiquetées « sans solvants et sans plastifiants ». Le label écologique « Ange Bleu » est également un indicateur important pour les consommateurs en ce qui concerne le choix ciblé des produits. Surtout lorsqu’on a déjà rencontré un problème de dépôts de poussière noire dans le logement, il faut veiller, lors d’une nouvelle rénovation, à n’utiliser que des produits pauvres en substances problématiques. Bien que cela ne garantisse pas à lui seul que les dépôts noirs ne réapparaîtront pas (en raison du processus complexe de formation), l’expérience montre cependant que le problème ne se reproduit généralement pas lorsque l’on choisit les produits avec soin lors de la rénovation et que l’on aère intensivement pendant plusieurs semaines après la fin des travaux de rénovation.
Y a-t-il un danger pour la santé ?
D’après les connaissances actuelles, les dépôts de poussière noire ne présentent pas de danger immédiat pour la santé. Les concentrations en substances problématiques – composés organiques non volatils tels que les plastifiants – sont légèrement plus élevées dans les logements concernés que dans ceux qui ne le sont pas. D’après les connaissances actuelles, les concentrations restent nettement inférieures au seuil d’un risque aigu pour la santé. Néanmoins, il est recommandé, par mesure de précaution – sans parler du problème « esthétique » que pose un logement peu attrayant – de clarifier les causes et de supprimer les dépôts. Toutefois, si les dépôts présentent des concentrations accrues en hydrocarbures aromatiques polycycliques (« HAP ») ou en suie (les deux issus de processus de combustion), un risque sanitaire peut exister.
Élimination des dommages
Avant de commencer à enlever les dépôts par nettoyage ou à les « éliminer » par une nouvelle rénovation, il convient d’en rechercher les causes. Il n’est pas nécessaire d’éliminer tous les facteurs ayant contribué à leur formation dans chaque cas. En général, il suffit de supprimer certains facteurs. Par exemple, lors d’une nouvelle rénovation, on peut choisir une peinture sans solvants ni plastifiants. Dans certains cas, un changement dans le mode de chauffage peut également aider.
La suppression des défauts de construction (ponts thermiques) aide à empêcher que les dépôts ne se concentrent préférentiellement à ces endroits. L’utilisation modérée de bougies et de lampes à huile peut également atténuer le problème. Pour éliminer les dépôts, un nettoyage humide intensif avec des additifs détergents, des nettoyants pour plastique, etc., est souvent nécessaire. Un simple recouvrement de peinture ne suffit généralement pas contre les dépôts graisseux. Lors des opérations de nettoyage, par exemple, les papiers peints affectés peuvent être tellement détériorés qu’ils doivent être complètement retirés. Dans certains cas, il faut aussi enlever les revêtements de sol ou effectuer des interventions structurelles plus importantes (réduction des ponts thermiques). Cependant, de telles mesures étendues ne doivent être envisagées que si les étapes de rénovation « simples » (utilisation de peintures sans solvants ni plastifiants, aération intensive après la rénovation, évitement des bougies produisant de la suie, etc.) n’ont pas donné de résultats. Pour clarifier chaque cas, en plus de l’inspection sur place par des personnes compétentes et de l’analyse des questionnaires, des analyses chimiques des logements concernés peuvent être envisagées. Ces analyses ne sont cependant utiles que si, déjà lors de la visite, le soupçon d’un phénomène de « fogging » est confirmé et si la formation des dépôts remonte à une période récente. Une analyse est toujours recommandée lorsque l’on ne sait pas clairement s’il s’agit de dépôts de poussière noire ou de résidus de suie issus de processus de combustion (ou des deux).
Plus jamais de dépôts noirs ?
Le problème des « logements noirs » n’est pas encore définitivement résolu tant que nous ne savons pas quelle contribution concrète à leur formation ont :
• le comportement des occupants (aération, chauffage, utilisation de bougies, etc.)
• la configuration du bâtiment et
• la composition des produits utilisés.
Tant que les processus cause-conséquence qui s’y déroulent n’ont pas été clairement élucidés, nous ne pouvons agir que de manière préventive. Cela signifie par exemple :
• utiliser des produits pauvres en substances nocives,
• éliminer les défauts de construction et
• chauffer et aérer correctement.
Les premières mesures ont déjà été prises du côté des produits pour réduire la présence dans l’air intérieur des substances favorisant le phénomène : plusieurs fabricants de peintures proposent depuis quelque temps des produits « sans solvants et sans plastifiants ». Cela devrait être étendu à l’avenir à d’autres produits destinés aux espaces intérieurs et susceptibles d’émettre les substances problématiques mentionnées.